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2019, la peau neuve

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Sortie de l’imprimante…

Cette année , les Éditions L’Escalier font peau neuve : nouveau format de livre (138 x 204), nouveau papier plus écologique (Awagami – Bambou et Antalis – Olin) , davantage de soins portés à la fabrication (que nous faisons toujours nous-mêmes) et toujours plus de titres en cours de réalisation. Notre catalogue s’est enrichi, nos livres embellissent, notre passion travaille. Notre volonté de faire renaître de leurs cendres des textes oubliés est identique aux premiers jours. Notre idée du partage est elle aussi intacte. Notre idée de l’objet papier qu’est un livre a, elle, mûri; nos nouveaux livres sont plus beaux -selon notre goût-, plus précieux. Échos d’un passé refoulé, écrasé par la grande broyeuse du XXIe s. , ce siècle qui, nous nous permettons de l’écrire, « part en vrilles », plus que jamais la Pensée éteinte en surface est notre radeau.

Il ne « reste plus » qu’à les assembler, puis les massicoter… un par un… et à les expédier.

Tolle lege, oui, et plus que jamais, amis lecteurs !

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1918 – 2018

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Nieuport ancien couvent – 14 oct 1915

Cent ans se sont écoulés depuis l’arrêt des combats d’une odieuse guerre, sans doute l’une des pires de l’histoire de l’humanité, en terme de barbarie humaine… environ 6000 morts par jour pendant quatre ans, tous belligérants confondus…

Nous vous présentons un texte peu connu de Rudyard Kipling, récit d’un moment historique qu’il écrivit à la demande du gouvernement britannique. Cette requête, parmi d’autres, avait pour but d’inciter les Américains à rentrer en guerre contre l’ennemi commun. Nous sommes alors en août 1915, Rudyard Kipling a 50 ans et est un fervent partisan de la guerre, cette guerre qui défend contre toutes formes d’hégémonie l’idée alors en cours, au sein des pays alliés, du progrès de la civilisation en marche et qu’on appelle le patriotisme. C’est donc avec un œil très partisan sur divers faits et actes que l’auteur relate l’ambiance chaotique de la guerre en cours. Extrait :

« … Quand je vis pour la dernière fois la cathédrale de Reims, c’était par un beau crépuscule de printemps ; les grands vitraux, étincelaient à l’ouest, et la seule lumière venant de l’intérieur était celle de deux cierges allumés par un Anglais pénitent en l’honneur de Jeanne d’Arc, et brûlant dans ces mêmes flambeaux. 

Le grand autel était recouvert de tapis de pied ; les tuiles du pavé étaient fendues et déplacées par les lourds fragments tombés de la voûte ; on marchait sur des débris de pierre calcinée, de fer tordu, de vitraux en poudre. Le grand portail, défoncé par un obus venant à travers le jardin de l’archevêque, présentait la forme incongrue d’un tonneau. Mais je ne veux pas continuer ; la liste a été faite , et elle est en de meilleures mains que les miennes. Le souvenir en durera autant que dureront les générations parmi lesquelles le nom du Teuton sera honni, mis au ban de l’humanité – pendant ces longues années paisibles où, la guerre du corps étant finie, la guerre véritable commencera. Reims n’est qu’un des autels  que le païen a dressés pour que les peuples du monde entier y viennent commémorer sa mort. C’est un ouvrage qui servira. Un signe d’infamie que toute la terre connaît aujourd’hui, et qu’ils ont laissé comme le sceau visible de leur condamnation. 

Quand ils mirent le feu à la cathédrale, il y avait à l’intérieur quelques centaines de blessés allemands. Les Français en sauvèrent autant qu’ils purent, mais il fallut de force, en laisser quelques-uns… Dans le nombre de ces malheureux, se trouvait un commandant grièvement blessé qu’on avait placé le dos appuyé à un pilier. La destinée a voulu que la marque de ses tourments demeurât empreinte que la pierre – deux jambes et la moitié du corps, dessinés en une sorte de noir graisseux. Beaucoup de gens prient et espèrent que ce signe sera respecté, au moins par les enfants de nos enfants… » 

Un récit que nous avons enrichi du Poème à la France qu’il écrivit en 1913… et où il déclamait :

« Écoute  : Ensemble et proche à nouveau, ceinture contre ceinture Soyons la garde pacifique de la paix sur Terre ! « 

et de quelques reproductions d’images (cartes postales, toiles). Un ouvrage permettant de réfléchir au bien-fondé de l’idée de la civilisation, du patriotisme, de la guerre et de ses méfaits sur l’homme.

La France en Guerre (à la frontière de la civilisation) suivi de Poème à la France – Rudyard Kipling. 117 pages.