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Noa-Noa, ce qu’exhale Tahiti…

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« – Alors vos chiens rouges, vos ciels roses ?

Sont voulus absolument ! Ils sont nécessaires et tout dans mon œuvre est calculé, médité longuement. C’est de la musique si vous voulez ! J’obtiens par des arrangements de lignes et de couleurs, avec le prétexte d’un sujet quelconque emprunté à la vie ou à la nature, des symphonies, des harmonies ne représentant rien d’absolument réel au sens vulgaire du mot, n’exprimant directement aucune idée, mais qui doivent faire penser comme la musique fait penser, sans le secours des idées ou des images, simplement par des affinités mystérieuses qui sont entre nos cerveaux et tels arrangements de couleurs ou de lignes. » Extrait de l’interview donnée par Paul Gauguin à Eugène Tardieu le 13 mai 1895 et paru en intégralité dans notre Noa-Noa Ce qu’exhale Tahiti…

Cette plongée au cœur de la pensée de l’artiste durant son premier voyage à Tahiti par, d’une part, sa biographie enrichie de photographies et de notes du peintre, par son interview à son retour, par son Noa Noa enrichi du récit initial sur la naissance des étoiles, et enfin par le catalogue complet de son œuvre peinte et sculptée entre 1891 et 1893,  est un voyage ensorcelant et qui nous place face à l’homme intransigeant et ambitieux, arc-bouté sur son travail.

Avec ce livre entre les mains chacun sera à même de faire mentalement le portrait de Gauguin sous un jour dénué de fausses paroles et de fantasmagories variées puisque tout dans ces pages est un acte de lui. Ce livre est une invitation au voyage tout autant qu’une mine de renseignements précis.

« Un jour je voulais avoir, pour sculpter, un arbre de bois de rose, morceau assez important et qui ne fût pas creux. – Il faut pour cela me dit-il, aller dans la montagne à certains endroits où je connais plusieurs beaux arbres qui pourraient te satisfaire. Si tu veux je t’y mènerai et nous le rapporterons tous deux. Nous partîmes de bon matin. Les sentiers indiens sont à Tahiti assez difficiles pour un Européen : entre deux montagnes qu’on ne sauraient gravir existe une fissure où l’eau se fait jour à travers des rochers détachés, roulés, reposant encore puis repris un jour de torrent qui les roule plus bas, ainsi de suite jusqu’à la mer. »

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Quelques nouveaux titres…

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Quatre nouveaux titres, tout beaux, tout ronds comme des petits pains dorés sortis du four pour cette rentrée bouillante :

 Ce qu’exhale Tahiti  – Noa Noa  une nouvelle édition augmentée d’une biographie du peintre comportant citations et photographies, d’une interview qu’il fit lors de son retour de Tahiti, du texte Noa Noa initial et complet (notamment « la naissance des étoiles ») de Paul Gauguin et du catalogue de l’œuvre peinte et sculptée de son premier séjour à Tahiti, entre 1891 et 1893… Une plongée au cœur d’un moment artistique puissant à travers les yeux d’un homme intransigeant, Paul Gauguin.

Être arbres par Sophie Lhulotte. L’auteur, passionnée par la nature et les paysages, nous livre ses impressions : elle parle à la place de l’arbre, elle nous parle des arbres qui l’ont marquée, de ceux qui disparaissent, et qui font l’essence du monde en une suite poétique de petits récits. Un livre attachant, jubilatoire et grave à la fois.

Lettres à Lucilius de Sénèque – Livre I nouvellement traduites par Jonathan Galmiche. Ouvrage de vieillesse, rédigé trois ans avant sa mort, le recueil des Lettres à Lucilius est considéré à juste titre comme le chef d’œuvre de Sénèque. Composées à la fin d’une vie tout à la fois consacrée aux affaires, à la politique et à la philosophie, elles constituent non seulement une sorte de testament spirituel légué par Sénèque à son « cher Lucilius », mais surtout une invitation inédite à confronter les préceptes moraux tirés de cette longue carrière à la réalité quotidienne. Dès les premières lettres, les grands thèmes sont posés : le temps, l’amitié, la mort. Sénèque se pose en maître de sagesse et invite son disciple à progresser sur la voie de la philosophie : le premier livre est avant tout une exhortation morale à se convertir au stoïcisme.Les Lettres à Lucilius ont été écrites pour être publiées : «  je travaille pour les hommes de demain » écrit Sénèque (Lettres à Lucilius, I, 8, 2) : la force et la nouveauté de son style en graveront les sentences dans la mémoire de ses lecteurs jusqu’à notre époque.

La France en guerre par Rudyard Kipling : C’est en août et septembre 1915 que Rudyard Kipling écrit ces chroniques. Il le fait à la demande du gouvernement britannique pour inciter les États-Unis à entrer dans le conflit. Il était encore, pour quelques jours, un fervent partisan de la guerre, défenseur d’une vision de la civilisation issue directement du XIXe siècle qui séparait d’une ligne nette la barbarie de l’humanisme.

Ces textes et le poème sont l’écho non seulement de quelques faits et actes de la Première Guerre mondiale (dont sûrement très peu, ici, sont objectifs), mais surtout d’un état d’esprit des peuples français et britanniques : c’est en quelques pages un instantané du patriotisme en marche, nourrissant la guerre de lui-même, s’en nourrissant par là même…